Rentrée académique de la Faculté de Droit canonique de l'ICP

17 septembre 2018

« Nouvelle maquette pour une nouvelle rentrée » ! C’est avec ces mots que le Doyen de la Faculté de Droit canonique de l’Institut Catholique de Paris, Monsieur l’Abbé Ludovic DANTO a inauguré la séance académique solennelle de la Faculté, ce vendredi 14 septembre 2018, marquant la session de rentrée 2018/2019. Son discours inaugural, dévoilant entre autres des réformes des cycles d’études de la Faculté, a souligné la nécessité de poursuivre sans cesse la promotion de la justice dans l’Église et dans la société humaine.

La réforme engagée dès cette année, surtout dans l’organigramme des cours dispensés, à savoir : des formations méthodologiques accentuées, un  volume d’heures diminué et la recherche d'un meilleur équilibre des cours, a pour but de mieux préparer à des services d'Eglise, mais aussi de former des scienfitiques. Ce faisant, le goût de la recherche chez les étudiants est attendu, tout en visant à susciter chez eux une réception plus proactive, souligne le Doyen. Pour réaliser les différents aspects de la réforme, poursuivait-il, le volume d’heures des cours sera diminué ouvrant désormais une possibilité de s'initier au Droit à travers des stages. Ceux-ci permettront aux étudiants de "pratiquer" le Droit.

Selon le père DANTO, voyager, découvrir et rencontrer d’autres cultures font partie intégrane de la recherche scientifique. C’est pour cette raison que la Faculté de Droit canonique de l’ICP s'investit au travers de divers voyages d’études et des relations internationales, qui ensemble, contribuent au dynamisme de la Faculté. Pour cette année, dans le cadre du cycle triennal de voyages entamé l’an dernier aux Émirats Arabes unis (à la découverte de la loi islamique), le voyage d’études nous conduira à Rome, et notamment après du Dicastère pour le service du développement humain intégral. L’œuvre de justice est constamment en rapport étroit avec le développement humain.

Fidèle à son orientation transversale d’étude juridique, la séance a accueilli l’intervention du Vice-Recteur honoraire à la recherche de l’ICP, le Professeur Olivier ARTUS. Son intervention sur le thème de « Loi, Justice et Miséricorde dans les Traditions bibliques. L’exemple du Talion », rejoint l’engagement de la Faculté de Droit canonique dans la promotion de la justice humaine. La notion du Talion, son historique et son emploi dans la littérature biblique, dévoile une origine étrangère, notamment dans la littérature assyrienne, comme dans le Code d’Hammourabi, et ensuite dans le langage juridique romain. En examinant la formule talionique dans le corpus biblique, il est clair que la loi du Talion interrompt l’exposé d’une loi casuistique, rendant la compréhension de cette formule un peu complexe. Or, la place de cette formule en partant de l’Ancien Testament jusqu’au Nouveau Testament dévoile un régime de justice qui se plie devant la grâce divine, temple de la miséricorde, aboutissant dans l’horizon eschatologique de la charité de Dieu.


Cela dit, la loi dans la relation Dieu-homme et homme-homme nécessite tantôt une alliance, tantôt un accord. Nous pouvons nous interroger sur la qualité de cette nécessité dans les relations entre les États modernes. Doivent-elles être réglées par le Droit ? interroge le Professeur Nicolas WAREMBOURG, de l’Université Paris I Panthéon Sorbonne dans son intervention. En invitant l’assemblée de la Faculté de Droit canonique à une disputatio, le juriste-philosophe exposa la place incontestable du droit dans la relation entre les États. Si la notion de ius gentium est considérée valide dans la discipline juridique, la relation entre les États ne peut pas voir le jour sans une certaine règlementation qui respecte le principe de ratio ordinis, ou bien celui de « rendre à chacun ce qui lui revient ». Pour que la justice règne entre les États dans leurs relations, la mise en place des moyens pour y parvenir est inestimable. Ainsi, le droit conventionnel, qui régit comment les États règlent leurs relations est une modalité pour résoudre les rapports entre eux.

En attirant l’attention des participants à cette session de rentrée 2018/2019 par des interventions transversales, les thèmes traités ont rejoint l’esprit de la réforme inaugurant la nouvelle année universitaire  avec une nouvelle maquette. « La loi fait vivre », conclut monsieur le Doyen Danto, en confiant les activités de l’année à Dieu, à travers l’intercession de Notre Dame, Mère de la justice et de saint Yves.


P. Clément Emefu, doctorant